17 octobre
1961 : à cinq mois de la fin de la guerre d’Algérie et à l’appel de la
Fédération de France du Front de Libération Nationale algérien, des dizaines de
milliers d’Algériens de Paris et de sa banlieue, hommes, femmes et enfants,
convergent vers Paris. Cette manifestation pacifique a pour but de protester
contre le couvre-feu imposé à la population algérienne par le Préfet de police
Maurice Papon. La police placée sous ses ordres va réprimer sauvagement la manifestation :
arrestations par milliers, détention indigne dans des centres spécialement mis
en place, blessés et morts par centaines, sous les coups de matraque, par armes
à feu, ou par noyade dans la Seine.
Cette
sanglante répression sera occultée de la mémoire collective pendant des
décennies, malgré la dénonciation des faits dès 1961. Ce n’est qu’après le
procès en 1998 du préfet Maurice Papon (pour ses actes pendant l’Occupation
allemande) que le travail de mémoire pourra se déployer .Travaux d’historiens,
actions d’associations, romans, films, rapports officiels, éclairent cette
tragédie de notre histoire contemporaine, jusqu’à la reconnaissance des faits
par le Président de la République en octobre 2012.
L’accessibilité très récente à diverses archives permet aux
historiens notamment de poursuivre ce travail encore inachevé. Si le nombre de
morts (entre plusieurs dizaines et trois cents selon les sources) est encore
controversé, les faits sont définitivement avérés, sans compter les nombreux
témoignages faisant état de corps flottant dans la Seine.
De
nombreuses municipalités (comme Paris, Nanterre, Bezons, Colombes…) et
associations commémorent depuis longtemps cet événement dramatique. Le Conseil Général des Hauts de Seine et l’actuelle municipalité de
Colombes refusent de s’associer à ce rappel de notre histoire commune.
Pour leur
part, les Motivé-e-s pour Colombes, qui, fidèles à leurs valeurs, y appellent
depuis près de 15 ans, renouvellent cette année encore, en compagnie entre
autres de L’ASTI, leur appel à honorer la mémoire des victimes du 17 octobre
1961.
Rendez-vous
est fixé le SAMEDI 18 OCTOBRE, à 10h 30, sur le pont de Bezons.