samedi 21 décembre 2013

Violences faites aux femmes : faut-il des mortes pour faire réagir ?



L'escale vient de fêter ses vingt ans. Depuis vingt ans elle accueille et héberge des femmes victimes de violences, surtout conjugales. Depuis vingt ans elle leur propose un accompagnement psychologique, des conseils sociaux, juridiques, et un hébergement si nécessaire... et si possible, alors qu'elle est confrontée à trois demandes par jour ! Car elle n'a pour tout le Nord du 92 que 48 places, pour une durée limitée allant de 15 jours renouvelables en urgence à 6 mois renouvelables en insertion. Elle se préoccupe aussi bien de la reconstruction de ces femmes - et de leurs enfants - que de leur insertion sociale et professionnelle.
En septembre dernier, l'Escale avait appelé, sur Colombes, à une marche en souvenir de deux femmes de la ville, tuées par leur conjoint au mois d'août (en France une femme décède tous les trois jours suite à ces violences). C'est dire la nécessité de l'Escale ! Mais malgré l'investissement de tout son personnel, comment faire face à tous les cas auxquels elle est confrontée ?
Le 25 novembre dernier, a eu lieu à nouveau la journée internationale contre les violences faites aux femmes. L'année 2010 avait été décrétée année de la grande cause nationale contre les violences faites aux femmes. Toutefois, rien ne semble avoir vraiment changé. C'est sur tous les terrains que le combat doit être mené : formation à l'accueil dans les commissariats, sensibilisation des médecins et des magistrats, ouverture de centres d'hébergement supplémentaires, protection des femmes qui ont quitté un conjoint violent... mais aussi éducation des garçons et des filles, dès leur plus jeune âge, au respect qu'ils se doivent et à la lutte contre les stéréotypes. Bien sûr, tout cela se fait déjà, mais bien trop ponctuellement ! Des lois existent, encore faut-il qu'elles soient appliquées.
Le gouvernement actuel a recréé un ministère des droits des femmes. Mais sans réels moyens et sans l'implication de tous, les évolutions et changements resteront limités, comme l'actualité nous le montre trop souvent.

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